Le Parlement européen a voté, aujourd’hui, en faveur des Accords de Libre-Échange et de Protection des Investissements entre l’Union européenne et le Vietnam. La délégation de la gauche sociale et écologique a voté contre ; car ces accords sont inadaptés aux défis démocratiques, sociaux, climatiques et économiques de notre époque.

« Nous avons décrété l’état d’urgence climatique et voté le Green Deal. Il y a un mois de cela. Cet accord – contrairement à nos promesses écrites noir sur blanc dans notre résolution Green Deal – n’a aucun mécanisme contraignant concernant le chapitre développement durable. Alors la question qui se pose à nous est simple : accordons-nous le moindre prix à nos propres paroles ? » s’interroge Raphaël Glucksmann.

« Le Vietnam enferme les activistes écologistes, les syndicalistes, les défenseurs des droits humains.  L’un d’entre eux, Phan Chi Dung, a été arrêté précisément parce qu’il nous a écrit une lettre nous demandant de ne pas signer l’accord en l’état. Il y a quelque chose au-dessus du Dieu commerce : notre avenir et nos principes » a déclaré Raphaël Glucksmann, eurodéputé Place publique.

« D’un point de vue climatique, environnemental et social le compte n’y est pas », insiste l’eurodéputée Place publique Aurore Lalucq.

« Le chapitre Commerce et Développement Durable est en effet non exécutoire. Toutes les conventions fondamentales de l’OIT ne sont toujours pas ratifiées par le Vietnam. Le Green Deal que nous appelons de nos vœux et l’urgence climatique, pourtant déclarée par le Parlement, ne sont pas compatibles avec la ratification de ces accords » juge l’eurodéputée.

« Enfin, après les débats sur les tribunaux d’arbitrage dans le TTIP et le CETA, on pouvait espérer que l’accord de protection des investissements respecte les citoyens et les États. Il n’en est rien car, ici encore, ce dernier consacre des droits mais aucun devoir pour les investisseurs, et le mécanisme d’arbitrage proposé reste un système de justice parallèle au détriment des citoyens » conclut Aurore Lalucq.