Le Parlement européen a tenu aujourd’hui à Strasbourg un débat sur l’accord conclu entre Ursula von der Leyen et Donald Trump. La Commission promet la suppression des droits de douane européens sur les produits industriels américains et un accès préférentiel pour une partie des produits agricoles et de la mer. Elle formule des promesses dangereuses sur l’application de nos normes, mais ne prévoit rien pour sauver l’acier européen qui demeure, de fait, exclu du marché américain. De leur côté, les États-Unis imposent 15 % de taxes sur la quasi-totalité de nos exportations.

Pour notre délégation, c’est une capitulation inacceptable : l’Europe est humiliée. Les États membres ont refusé le rapport de force et la présidente de la Commission s’est rendue à Turnberry comme on va à Canossa.

Certains gouvernements espèrent encore que l’orage passera et que nous avons gagné du temps. Pourtant les vaines promesses de stabilité sont déjà balayées : Donald Trump a annoncé des représailles commerciales à l’amende infligée par la Commission européenne à Google. La tempête ne fait que commencer, Trump ne se sent jamais lié par un accord et il exploitera toutes les faiblesses de l’Union européenne.

Aussi, pour notre délégation, l’Europe doit cesser de se soumettre et enfin assumer le rapport de force :

– en appliquant nos normes et en défendant notre souveraineté législative ;

– en utilisant pleinement nos instruments de riposte, en particulier l’instrument anti-coercition ;

– en bâtissant enfin notre indépendance.

Il est temps de transformer le premier marché du monde en une Europe puissante, fière de ses principes et capable de défendre ses intérêts.