Les eurodéputés socialistes et radicaux saluent l’adoption aujourd’hui d’une résolution et d’un règlement de nature à apporter un soutien concret de l’Union européenne à la transition démocratique tunisienne. Partisans du juste échange, nous estimons que le commerce, pour être utile, doit être au service des citoyens de l’Union européenne et des pays tiers. Il doit également encourager les efforts démocratiques de nos partenaires.

Avec les votes intervenus aujourd’hui, le Parlement européen propose une voie nouvelle : l’accord avec la Tunisie ne doit pas être un énième accord commercial, mais un partenariat, politique et économique, exemplaire. Il doit d’abord associer de manière étroite la très dynamique société civile tunisienne. Résolument asymétrique, il doit surtout permettre aux Tunisiens de protéger, le temps qu’il faudra, leurs secteurs économiques les plus sensibles (agriculture, marchés publics, etc). Par ailleurs, comme dans d’autres négociations internationales, nous avons refusé d’imposer unilatéralement des normes européennes à la Tunisie et nous nous sommes engagés pour maintenir la capacité du Gouvernement tunisien à légiférer dans l’intérêt général. Ce combat est le même que celui que nous menons contre l’arbitrage privé (ISDS) dans le TTIP. Les négociateurs de la Commission européenne doivent entendre notre position !

Parce que le commerce peut constituer un outil stabilisateur pour ce pays, nous serons particulièrement vigilants dans la suite des négociations. Nous n’accepterons pas n’importe quel accord : son contenu doit primer. Il doit non seulement s’accompagner d’actions immédiates (comme l’extension des quotas d’importation à droit nul d’huile d’olive tunisienne vers l’Europe) mais également d’une assistance de plus long terme, qui pourrait prendre la forme d’une réduction de la dette issue de l’ancien régime.