Thomas Pellerin-Carlin, Membre de la Commission de l’Industrie et de la Recherche, rapporteur pour le groupe S&D

 

Le Parlement européen met aujourd’hui fin à des décennies d’aveuglement sur le gaz russe.  Ce texte poursuit un objectif politique clair : couper durablement le levier de chantage énergétique de Moscou.

En France en 2021, les prix de l’énergie flambent, les familles souffrent, les entreprises vacillent, l’État dépense des milliards dans le bouclier tarifaire. Ce que beaucoup ont alors qualifié de « crise énergétique » n’était pas une fatalité, elle était la conséquence de deux choix politiques. D’abord le choix européen de devenir dépendant du gaz russe. Puis le choix russe d’utiliser cette dépendance pour frapper l’économie européenne et préparer la voie à son projet de guerre contre l’Europe.

Face à cela, l’Europe répond enfin clairement : plus jamais nous ne dépendrons du gaz russe. Plus jamais nous ne financerons les guerres de Poutine.

Notre groupe parlementaire des Socialistes et Démocrates a joué un rôle clé pour rendre le texte plus solide et plus rapidement applicable.

Ce que change l’accord :

– Gaz Naturel Liquéfié russe : suppression définitive au 1er janvier 2027 ; soit un an plus vite que ne le souhaitaient la Commission et le Conseil

– Gaz russe par gazoduc : suppression définitive au 30 septembre 2027 ; soit trois mois et un jour plus vite que ne le souhaitaient la Commission et le Conseil.

– la Commission s’engage à présenter début 2026 une proposition législative pour interdire l’importation de pétrole russe “dès que possible”, au plus tard fin 2027.

Les garanties d’efficacité obtenues par le S&D :

– Sanctions dissuasives, avec des peines élevées pour les entreprises ou les individus qui frauderaient ;

– Un pouvoir de surveillance accrue pour la Commission, et une coopération renforcée des différentes autorités nationales et européennes ;

– Des plans de diversification que chaque État doit mettre en œuvre, notamment en investissant massivement dans l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, comme l’Union européenne le soutient depuis des années. Ce texte introduit aussi pour la première fois dans le droit européen la notion de « sobriété » énergétique, ainsi que nous nous y étions engagés dans le cadre de la campagne des élections européennes portée par Raphaël Glucksmann.

C’est fait ! En pratique : l’Union européenne sera bientôt libérée du gaz russe. Nous poursuivons nos efforts pour nous libérer de toutes les énergies fossiles qui font peser une menace sur nos libertés, notre économie et notre environnement.

Ce vote aujourd’hui illustre notre conviction profonde : la souveraineté énergétique n’est pas une option, elle est le fondement même de notre liberté.