Christophe Clergeau, Vice-Président du Groupe S&D
Thomas Pellerin-Carlin, Membre de la Commission de l’Industrie et de la Recherche
Dix ans après l’accord de Paris, l’Union européenne réaffirme aujourd’hui sa volonté de rester à l’avant-garde de la lutte contre le dérèglement climatique. Mais ne nous y trompons pas : ce vote n’est pas une fin, c’est un point de départ. Dix ans après l’accord de Paris, l’heure n’est plus aux déclarations, mais à la mise en œuvre – à l’action, à la réindustrialisation écologique, à la justice sociale et à la souveraineté climatique.
Nous nous battons pour le climat.
Incendies à Marseille, épisodes de sécheresse à Mayotte, inondations dans le Nord-Pas-de- Calais : les effets du changement climatique se font sentir partout en France. Défendre une ambition forte pour le climat, c’est agir pour protéger les Françaises et les Français.
Nous nous battons pour la justice sociale.
Parce qu’aucune transition ne peut réussir contre les peuples, nous défendons un accompagnement réel des travailleurs et travailleuses, des familles et des territoires touchés par la transformation de nos modes de production et de transports. C’est le sens de nos propositions sur le leasing social, le logement décent et la transition juste.
Nous nous battons pour une politique industrielle durable.
Nous nous battons pour que cette transition ne soit pas une abstraction comptable mais une stratégie concrète : une politique industrielle européenne pour produire en Europe les batteries, les éoliennes, les trains, les matériaux et les technologies qui feront notre avenir. Nous voulons une Europe qui innove, qui investit, et qui protège, avec et pour les citoyens.
Nous nous battons pour une concurrence équitable.
Nous refusons de laisser nos industries se faire dévorer par le dumping chinois ou américain, pendant que certains États, comme la France d’Emmanuel Macron, freinent toute avancée européenne sous prétexte de « flexibilité ». Au Conseil, Paris a multiplié les blocages, dilué les ambitions, ralenti le processus législatif par des demandes successives à la Commission. Nous dénonçons ces atermoiements.
Le vote d’aujourd’hui doit ouvrir un nouveau cycle.
Celui d’une Europe capable d’investir massivement, de planifier, de produire, de protéger. Car un objectif ne fait pas une politique : c’est la cohérence entre ambition climatique, politique industrielle et protection sociale qui fera notre force collective.
Cette victoire s’inscrit pleinement dans le programme « Réveiller l’Europe » que nous avons défendu lors des élections européennes : redonner à notre continent la maîtrise de son destin, construire une souveraineté écologique fondée sur la justice, le travail et l’espoir.
Dix ans après l’accord de Paris, il est temps de passer des promesses à la puissance, et de lutter sans relâche contre les négationnistes du climat et la démagogie, qui ne sont que soumission à des puissances étrangères et abandon de notre avenir.
L’Europe doit désormais conjuguer ambition et action : fixer un cap clair pour 2040 tout en accélérant dès aujourd’hui la mise en œuvre des mesures et investissements nécessaires pour atteindre l’objectif 2030. Car plusieurs rapports le montrent, sans sursaut immédiat, notre continent manquera sa trajectoire climatique. Il est temps de passer des intentions aux actes.