François Kalfon, Membre de la Commission des Transports et du Tourisme

Les membres de la délégation française du groupe S&D appellent le nouveau Gouvernement à revenir sur la décision du précédent de ne pas reconduire la subvention aux trains de nuit Paris-Berlin et Paris-Vienne à compter de 2026.

En effet, l’État a annoncé la fin de l’aide de 5 à 10 millions d’euros par an permettant à ces deux lignes internationales de circuler. Cette décision entraînerait l’arrêt de ces liaisons à partir du 14 décembre 2025.

Pourtant, le train de nuit constitue l’une des principales solutions de mobilité collective internationale et décarbonée. Supprimer cette subvention revient à fragiliser une alternative crédible à l’avion, alors qu’un trajet Paris–Berlin en train émet vingt-trois fois moins de CO₂ qu’en avion.

Les montants en jeu — 5 à 10 millions d’euros — sont dérisoires au regard des 4,7 milliards d’euros de recettes fiscales auxquelles la France renonce chaque année en maintenant un taux réduit de TVA et une exonération de taxe sur le kérosène pour l’aviation. Ce choix budgétaire contredit les engagements français et européens en matière de transition écologique, de justice sociale et d’intermodalité durable.

Par ailleurs, le train de nuit répond à une demande croissante. En 2024, ces lignes affichaient un taux moyen de remplissage de 70 %, contre 84 % pour les TGV InOui. Plus d’un million de voyageurs ont emprunté un train de nuit en France l’an dernier, dont 36 000 sur la liaison Paris–Vienne et 30 000 sur Paris–Berlin. Ces chiffres confirment l’intérêt du public pour une mobilité écologique.

La délégation française du groupe des Socialistes et Démocrates au Parlement européen est mobilisée depuis plusieurs années pour défendre le ferroviaire et le transport durable.

Nous avons notamment :

– soutenu la proposition de résolution du Parlement européen sur la relance des trains de nuit ;

– interpelé la Commission européenne sur le financement du réseau transeuropéen de transport (RTE-T) et sur la cohérence des aides d’État dans le secteur des transports ;

– plaidé pour un cadre européen de soutien aux trains de nuit, incluant un meilleur accès aux financements du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE) et une réduction des redevances d’infrastructure ferroviaire pour les trains de nuit internationaux.

La transition écologique ne peut se faire qu’avec l’aide du rail : aussi, le nouveau Gouvernement doit maintenir la subvention nécessaire à la poursuite des trains de nuit internationaux Paris-Berlin et Paris-Vienne.