L’Union européenne est à la croisée des chemins. Alors que Vladimir Poutine poursuit sa guerre à nos frontières et que Donald Trump impose ses diktats commerciaux, l’Europe doit choisir : s’affirmer ou s’effacer. C’est le message que nous avons adressé à Ursula von der Leyen hier, dans le cadre de son Discours annuel sur l’État de l’Union.
Ursula von der Leyen a rappelé lors de ce débat que l’Europe menait un combat existentiel. Nous partageons ce constat. Mais ses actes contredisent depuis un an son discours : elle a jusqu’ici failli à donner à l’Europe les moyens de se battre réellement pour s’affirmer.
Se battre, ce n’est pas se soumettre à Donald Trump en Écosse. Ce n’est pas refuser de saisir les 210 milliards d’avoirs publics russes gelés dans nos banques. Ce n’est pas tolérer que X ou TikTok déstabilisent nos démocraties, en menant des enquêtes qui n’aboutissent pas et en n’appliquant pas fermement le règlement sur les services numériques. Ce n’est pas rester spectatrice de la destruction de Gaza. Ce n’est pas présenter un cadre financier pluriannuel rétréci, sans ambition ni justice.
Ursula von der Leyen a prononcé un discours ambitieux sur de nombreux combats que nous portons avec la délégation depuis des mois (de la préférence européenne dans les marchés publics au logement ou à la défense de la démocratie), elle doit maintenant mettre les actes de la Commission en accord avec ses mots et proposer un nouveau projet de Cadre Financier Pluriannuel à la hauteur des défis auxquels nous devons faire face, sans quoi toutes ces phrases resteront vaines.
Nous appelons à une rupture claire et immédiate avec ce qui est fait depuis un an :
– Donner à l’Union un budget à la hauteur des défis : un cadre financier pluriannuel ambitieux, permettant le sursaut productif, la transition écologique et la solidarité
– Défendre notre souveraineté européenne : protéger nos législations phares et les appliquer sans faiblir (DSA et DMA en premier lieu).
– Agir sur les urgences sociales et écologiques : logement, santé, climat ne peuvent plus attendre.
Comme le disait Hamlet : « words, words, words ». Les mots ne suffisent plus. Ursula von der Leyen doit rompre l’alliance toxique du PPE avec l’extrême-droite au Parlement et donner à l’Europe les moyens de sa puissance et de ses ambitions. Il en va de l’existence même de l’Union européenne, de nos démocraties et de notre modèle social.