Jean-Paul Denanot (S&D). – Madame la Présidente, oui, le gouvernement turc est à nouveau à l’actualité de notre Assemblée et je m’en désole car, une fois de plus, nous sommes confrontés à la politique répressive et aux exactions du Président Erdogan, qui entraîne son peuple et les pays voisins dans une surenchère belliqueuse, dangereuse et sans fondement.

L’offensive déclenchée ces dernières semaines contre les Kurdes dans la région d’Afrine, au nord-ouest de la Syrie, est complètement injustifiée. Les Kurdes syriens sont, avec les Peshmergas du Kurdistan, les meilleurs alliés des forces occidentales dans la guerre contre Daech. Des milliers d’entre eux sont morts dans cette lutte pour notre liberté et notre sécurité. C’est grâce à eux que l’État islamique ne contrôle plus que quelque 5 % du territoire après de nombreuses défaites.

Une fois de plus, Erdogan use des mêmes ficelles: prétextant lutter contre le terrorisme, il bombarde en plein hiver une région qui n’a jamais attaqué ni menacé le territoire turc et arrête quiconque s’élève dans son pays contre cette violation flagrante du droit international. Cette offensive vient grever, en outre, la recherche d’une solution à la guerre en Syrie.

Notre devoir d’Européens est d’exiger le retrait de l’armée turque ainsi que la libération des personnes emprisonnées très abusivement en Turquie depuis juillet 2016.