Le Parlement européen a adopté aujourd’hui un rapport appelant à la mise en place d’un budget pour la zone euro. Les eurodéputés socialistes et radicaux félicitent chaleureusement Pervenche Berès, co-rapportrice avec Reimer Böge, de ce premier pas en avant vers un outil indispensable pour assurer une véritable convergence entre les pays de l’Union partageant la même monnaie. Mais les contenus de cette convergence ne doivent plus être ceux de l’austérité. L’urgence, c’est bien la convergence par le haut des économies de la zone euro. Convergence sociale, d’abord, notamment en matière de salaire minimum. Convergence fiscale aussi, à travers, entre autres, l’impôt sur les sociétés.
C’est sur la base de ce rapport que nous appelons la Commission européenne, qui rédige actuellement son livre Blanc sur l’avenir de l’Union, et les Etats membres à se saisir rapidement de nos propositions, dans la perspective des 60 ans du traité de Rome.
Il y a urgence à donner à l’Union européenne des moyens d’agir : les divergences entre les économies de la zone euro persistent. De multiples crises et défis – lutte contre le terrorisme, mondialisation, afflux de réfugiés, changement climatique et chômage – déstabilisent nos sociétés. Tous appellent à des moyens et à une réponse européens.
Certains ont voulu éjecter la Grèce de la zone euro en 2015, et rien ne permet pour l’heure d’affirmer que tout risque ait disparu. Ce qui était vrai à l’époque l’est toujours : qu’un État quitte ou soit exclu de la zone euro, c’est tout l’édifice, fragilisé, qui pourrait s’effondrer, pour la plus grande satisfaction de M. Trump, M. Poutine, Wall Street ou Goldman Sachs.
Dans ce contexte international européen si critique, l’eurozone et ses dirigeants doivent se dépasser, sinon ce que nous avons mis si longtemps à construire ensemble disparaitra. C’est pourquoi ce rapport propose une ébauche de politiques budgétaires et économiques intégrées, à travers un véritable budget pour la zone euro, une capacité d’endettement, afin de pouvoir atténuer les chocs économiques symétriques – qui concernent toute la zone euro – ou asymétriques, qui ne concernent qu’un ou plusieurs pays, mais ont des répercussions sur les autres. Pour y parvenir, le Parlement européen propose de mieux utiliser le Mécanisme européen de stabilité, de renforcer le rôle des parlementaires et de créer un poste de ministre des Finances de l’eurozone en fusionnant les rôles de Commissaire européen à l’économie avec celui de président de l’Eurogroupe.
Pour les eurodéputés socialistes et radicaux, il est un principe central : une monnaie commune va de pair avec des outils pour une solidarité commune. L’austérité a trop longtemps vécu. Demain nous devons avoir un seul objectif : rétablir la convergence progressive dans l’intérêt de tous les Européens.