Strasbourg, le 17 janvier 2007

Présidence allemande / Constitution

Bernard Poignant, Président de la Délégation socialiste française au Parlement européen, s’est adressé en séance plénière aujourd’hui à Angela Merkel, la Présidente en exercice du Conseil:

« Pour réconcilier nos deux peuples nous avons fait un marché commun: c’est au regard de l’histoire un traité de paix. Quand votre peuple s’est réunifié, nous avons fait une monnaie: c’est la monnaie de la confiance. Quand les peuples européens se sont réunis, nous avons rédigé une Constitution: c’est le traité de bienvenue. Aujourd’hui, nous sommes en panne. Tout repose désormais sur vous, le Portugal, la Slovénie et la France: il faut que cette question soit bouclée dans les vingt-quatre prochains mois.

« Permettez que j’exprime quelques idées. Sur le mot constitution, ne vous braquez pas, c’est un sujet qui fâche: il y a des pays qui n’en ont pas et il y a des pays qui en ont eu trop. Sur le préambule, n’y touchez pas trop, car on va se disputer sur le bon Dieu, et pour l’avoir consulté, « Il » trouve ce préambule très bien: n’en changez pas un mot. Sur les institutions, gardez le bloc, gardez le socle, il faut s’en tenir là. Sur la Charte, faites-en une règle de droit. Peut-être que nos amis britanniques n’aimeront pas trop cette idée. Peut-être faut-il leur laisser un peu de temps. Vous savez bien qu’ils y viennent toujours avec un peu de retard. Soyons patients.

« Quant à la troisième partie, prenons ce qui est nouveau de la clause sociale aux services publics, ratifions à peu près en même temps même si chaque pays garde sa méthode. Vous n’avez pas le droit aux référendums, nous en sommes de gros consommateurs, vous le savez bien. Quant à la révision, assouplissez et conservons le conseil de Jean Monnet: « Il n’y a rien de possible sans les hommes, il n’y a rien de durable sans les institutions ».