Strasbourg, le 18 juin 2008

Rapport Morgan / Gaz et électricité /

Les socialistes français regrettent vivement le rejet par le Parlement européen de la « troisième voie »  en séance plénière à Strasbourg. La position défendue par les tenants d’une libéralisation économique dogmatique et les défenseurs du démantèlement des grandes entreprises électriques a pris le pas sur la nécessité d’investissements et sur la sécurité d’approvisionnement.

Défendue par Catherine Trautmann et Catherine Néris, au nom des socialistes français, et objet d’un accord politique entre les ministres européens lors du dernier Conseil énergie, la troisième voie propose de conserver la structure intégrée des entreprises du secteur énergétique tout en proposant un type de gouvernance spécifique qui évite les conflits d’intérêt actuellement dénoncés par la Commission européenne.

« La séparation patrimoniale n’apporte aucune garantie supplémentaire en matière d’investissements, de sécurité ou d’accès des tiers au réseau. Au contraire, alors même qu’émergent de par le monde des géants énergétiques, cette séparation pousse au démantèlement de nos champions européens, sans garantie de succès économique mais avec des conséquences malheureusement prévisibles pour les travailleurs du secteur« , explique Catherine Trautmann suite au vote.

Les socialistes français continuent cependant de mener le combat dans le secteur du gaz, pour lequel les négociations actuellement en cours paraissent moins fermées que dans le secteur électrique. Convaincre et fédérer restent les deux priorités.

Les socialistes se félicitent parallèlement des mesures sociales introduites par le Parlement européen, permettant de protéger les consommateurs vulnérables, de lutter contre la pauvreté énergétique et de mieux informer l’usager final. Ils craignent néanmoins que ces mesures ne pâtissent de l’ambiance délétère autour des négociations sur la question de la troisième voie.

« Il est salutaire que les recommandations de la commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs aient été suivies par le Parlement et permettent de garantir aux usagers des droits essentiels dans un environnement toujours plus libéralisé« , a rajouté Catherine Néris.

« Il est aujourd’hui de la responsabilité des gouvernements, en particulier celui de la France, de garantir le maintien de ces clauses protectrices des consommateurs tout en n’affaiblissant pas l’accord politique existant au Conseil sur la troisième voie« , termine-t-elle.