Lundi 6 juin, au nom de la commission européenne, le commissaire Olli Rehn a fait une déclaration au Parlement européen sur le processus de sélection du nouveau directeur général du FMI et la représentation extérieure de la zone euro. Il a soutenu la candidature de Madame Christine Lagarde pour prendre la tête du FMI et il a renvoyé à plus tard la création d’une représentation externe de la zone euro.

 

 

Pour Pervenche Berès, intervenant au nom du groupe S&D, « les Européens ont intérêt à ce que le multilatéralisme fonctionne. A l’échelle de la gouvernance mondiale, le FMI a un rôle  majeur, qui ne se limite pas à la question de la dette européenne : il doit contribuer à la correction des déséquilibres mondiaux qui ont conduit à cette crise, notamment en continuant à rejeter les dogmes du consensus de Washington ».

 

C’est pourquoi l’eurodéputée a insisté pour que la question de la place du FMI dans le système des Nations unies soit posée. « Les Européens, s’ils ont un candidat ou une candidate, doivent articuler le mandat qu’ils lui donneront pour peser en faveur d’une gouvernance mondiale qui soit à l’aune des défis qui sont devant nous. Au delà du nom, nous devons dire : quelle est la politique que nous voulons mettre en œuvre ? Quel mandat porter  compte tenu des efforts internes, du poids des marchés en dehors de l’Union européenne et de leur impact à l’intérieur de la situation européenne en termes d’investissement, de spéculation, d’emploi ? ».

 

La Présidente de la commission de l’emploi et des affaires sociales au Parlement européen estime que  se battre pour imposer un ressortissant européen à la tête du FMI au nom de la situation dans la zone euro est contradictoire avec le refus du commissaire Rehn de traiter dans l’immédiat la représentation externe de la zone euro : « le Parlement européen soutient depuis plusieurs années l’idée d’une représentation externe de la zone euro. La guerre des monnaies peut aujourd’hui, d’un revers de main, balayer les efforts demandés aux peuples dans la zone euro en raison du poids des dettes souveraines. Les Européens ne peuvent pas à la fois être exigeants à l’intérieur et se désintéresser de la question de l’euro, baladé au gré des marchés sur la scène extérieure. Il n’y aura pas une défense intérieure s’il n’y a pas une défense extérieure ».