Virginie Rozière, au nom du groupe S&D. – Monsieur le Président, je voudrais remercier la rapporteure pour ce rapport passionnant qui nous amène à penser l’avenir et à dépasser notre vision du monde tel qu’il est.

C’est aussi un rapport courageux, parce qu’on est parfois un peu saisi de vertige devant l’ampleur du champ que nous devons défricher. C’est vrai qu’il pourrait être plus confortable de détourner le regard en imaginant que si on refuse de regarder ces questions, elles disparaîtront d’elles-mêmes, ou alors de s’en remettre uniquement à l’industrie en se disant que d’un strict point de vue économique, elle saura trouver des solutions.

Au contraire, je pense qu’un cadre juridique sûr, fondé sur les valeurs du projet européen, des valeurs humanistes, est à la fois un atout pour les entreprises européennes et un gage de bien-être et de sécurité pour les citoyens européens.

Quelles sont ces questions auxquelles nous sommes confrontés? Des questions juridiques sur la responsabilité, la sécurité et la propriété intellectuelle; des questions éthiques sur le respect de la vie privée, la bioéthique et la démocratie, sur la transparence des décisions; et puis des questions sur l’organisation même de la société: quelle répartition des richesses et quel impact sur le marché du travail?

Pour terminer, je voudrais rapporter à tous ceux qui refusent le débat, qui disent que ceux qui posent la question ne connaissent rien à la technologie, les mots d’Elon Musk, qui s’y connaît un petit peu en matière d’innovation technologique. Il y a deux jours, il déclarait: «il y aura de moins en moins de tâches qu’un robot ne pourra pas accomplir et mieux qu’un être humain. Ce n’est pas une chose que je souhaite, c’est une chose qui va très probablement arriver et un revenu universel d’une sorte ou d’une autre va devenir nécessaire.»

Alors, mes amis, n’esquivons pas le débat, nous avons beaucoup à réfléchir et à débattre ensemble pour inventer les solutions de demain.