Emmanuel Maurel (S&D). Monsieur le Président, je me réjouis de la présence de la présidence néerlandaise parce que les Pays-Bas font partie, avec une dizaine d’autres pays, de ces États membres qui, avec une rare constance, bloquent depuis deux ans le dossier de la modernisation des instruments de défense commerciale.

Cela vient d’être dit à l’instant par notre collègue Bernd Lange. C’est cela le problème: au moment où l’industrie européenne traverse une phase décisive et critique, et où nos travailleurs sont mis en danger, vous avez une dizaine de pays qui, au Conseil, refusent d’avancer sur ce dossier, alors même que le Parlement européen est unanime, car il ne s’agit pas seulement du statut d’économie de marché de la Chine. Franchement, quand nous écoutons le débat, il n’y a pas de discussion: la Chine n’est évidemment pas une économie de marché. Il s’agit de savoir si, oui ou non, l’Europe a l’ambition de se protéger et de se défendre, si, oui ou non, l’Europe veut être l’idiot du village planétaire ou si, à l’instar, par exemple, des États-Unis, elle est prête, à un moment, à prendre des mesures drastiques.

Nous l’avons vu sur le dossier du photovoltaïque, nous avons fait une enquête qui a duré 18 mois là où d’autres continents ou d’autres pays sont capables de mettre en place une taxe à 200 % en deux mois. Et c’est vraiment là que se situe la question: la Commission et le Conseil veulent-ils, oui ou non, écouter le message du Parlement pour une Europe ambitieuse qui se défend et qui protège à la fois ses travailleurs et ses consommateurs?