Le résultat des élections britanniques du 12 janvier est sans appel : les conservateurs ont remporté une large majorité. Nous ne la souhaitions pas, elle nous déplait, mais force est de reconnaître que nous tenons là une clarification, ce qui était la priorité des Européens.
Alors que la campagne électorale a atteint des sommets de populisme, nous saluons l’engagement des candidats travaillistes pour un réel changement social. Les ambiguïtés sur le Brexit et au-delà de son leader ont coûté de précieuses voix au Labour.
D’ici le 31 janvier 2020, la chambre des communes devra ratifier l’accord de retrait, que le Parlement européen aura ensuite à valider lors d’une session plénière en janvier.
Restera alors une épreuve qui s’annonce tout aussi complexe que la précédente, et de la plus haute importance : la négociation du futur accord entre l’Union européenne et le Royaume-Uni. Si Boris Johnson a émis le souhait de valider cette nouvelle relation en décembre 2020, le calendrier semble audacieux au vu de l’immense défi législatif et réglementaire que devront relever les négociateurs, avec à leur tête le français Michel Barnier.
Les lignes rouges des Européens restent claires, à commencer par l’intégrité d’une frontière physique entre l’Irlande du Nord et l’Irlande. Nous défendrons également le respect par le Royaume-Uni des normes environnementales, fiscales et sociales européennes afin d’éviter toute concurrence déloyale avec l’Union. Ceux qui veulent faire du Royaume-Uni un cheval de Troie de l’ultralibéralisme, en laissant s’installer un paradis fiscal ultra-déréglementé à nos portes, feront face à notre ferme opposition. Outre les aspects commerciaux, les négociations porteront sur d’autres secteurs tels que la pêche ou la sécurité. Nous avons en effet tous intérêt à ce que les autorités policières et judiciaires britanniques coopèrent avec les États membres et restent membres d’Europol ou encore d’Eurojust.
Notre histoire est telle que le Royaume-Uni restera un partenaire privilégié des Européens, bien au-delà des relations que l’UE entretient normalement avec les autres pays tiers.
Seule bonne nouvelle dans le chaos ambiant, la future arrivée de Nora Mebarek, 6ème membre de notre délégation !