Ce jeudi 19 avril, le Parlement européen a donné son feu vert au nouveau règlement bio qui s’appliquera à partir de juillet 2021. Après les 28 États membres, les eurodéputés ont adopté à leur tour le nouveau règlement européen sur la production biologique et l’étiquetage des produits biologiques. Pour Eric Andrieu, co-rapporteur du dossier, l’adoption de ce texte était indispensable pour l’avenir de la filière biologique en Europe. Nous aurions souhaité aller plus loin, notamment sur la question des seuils, cependant ce compromis est porteur d’avancées très substantielles pour l’agriculture.
Cette nouvelle législation va permettre un renforcement de la lutte contre la fraude sur les produits biologiques importés des pays tiers qui représentent 30% de notre consommation. Les producteurs européens seront désormais placés sur un pied d’égalité avec les producteurs étrangers !
Le texte autorise aussi expressément les agriculteurs en bio à produire et utiliser leurs propres semences. Jusqu’à présent le monde du vivant était cadenassé par la réglementation actuelle au profit de quelques grandes multinationales. Aujourd’hui, trois grands groupes possèdent plus de 53% du marché mondial de la semence : c’est totalement inacceptable ! Il est urgent de rééquilibrer la chaîne alimentaire et d’arrêter de dérouler le tapis rouge aux oligopoles de l’agrochimie.
Le compromis prévoit, en outre, une extension du champ d’application du règlement, des contrôles plus ciblés et plus adaptés aux pratiques des opérateurs. Contrairement à ce qui a été dit, le contrôle annuel reste la règle !
Par ailleurs, le principe du lien des plantes avec le sol est consacré. L’instauration de mesures de précaution précises afin d’éviter les contaminations des produits bio par des pesticides constitue une avancée notable.
Rejeter le texte, comme le demandent certains acteurs, aurait conduit à maintenir le statu quo, c’est-à-dire un règlement lacunaire comportant de multiples dérogations qui fragilisent la crédibilité du label bio européen.
Il est fondamental d’accompagner les agriculteurs dans cette transition essentielle vers un modèle durable, respectueuse de la santé humaine et de l’environnement, que nos concitoyens appellent chaque jour davantage de leurs vœux !
Néanmoins, nous devrons rapidement aller plus loin ; ce nouveau règlement est une étape importante, mais pas la ligne d’arrivée.