Louis-Joseph Manscour, au nom du groupe S&D. – Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire à l’aide humanitaire, mes chers collègues, le 6 septembre, l’ouragan Irma a dévasté plusieurs îles dont les îles françaises de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy. Pour beaucoup, une vie entière et des souvenirs d’un paradis ont été emportés en quelques heures.

On n’a jamais connu un cyclone d’une telle violence dans le monde et pourtant ces îles du Nord en ont déjà subi bien d’autres. C’est la démonstration que ces territoires souffrent de handicaps structurels, reconnus d’ailleurs par l’article 349 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. C’est l’occasion de rappeler avec force la pertinence de cette disposition dérogatoire.

Mes chers collègues, les images en disent long sur l’ampleur du désastre. Huit jours après, Saint-Barthélemy et Saint-Martin tentent de panser leurs plaies. L’heure est à la reconstruction. Le moment est venu du retour à l’eau, à l’électricité, à l’ouverture des écoles, à la reconstruction du bâti, tout ce qui est indispensable et qui peut redonner l’espoir à toute une population inquiète, qui doute et qui redoute l’avenir.

Petits bouts d’Europe éloignés du continent, ces territoires doivent pouvoir compter sur la solidarité européenne. Je tiens, à cet instant, à saluer le président Juncker et le commissaire européen à l’aide humanitaire pour la célérité avec laquelle ils ont débloqué une aide de deux millions d’euros.

Le gouvernement français vient de demander l’activation du Fonds de solidarité. Monsieur le Commissaire, ce fonds d’urgence d’un montant de deux millions d’euros pour la période 2014-2020 a été réduit de moitié par rapport à la précédente programmation budgétaire. Pourtant, il est à craindre que le dérèglement climatique augmente l’intensité, voire la fréquence, des catastrophes susceptibles d’entraîner le recours à ce fonds. L’ouragan Irma n’en est que la démonstration. D’où l’absolue nécessité de sanctuariser ce Fonds de solidarité et d’en augmenter les crédits à l’avenir. Il serait tragique qu’une nouvelle catastrophe survienne et que l’Union européenne soit dans l’incapacité d’aider une de ses régions en détresse.

En tant qu’élu représentant ces territoires, je vous remercie de votre écoute et de votre attention.