Alors que les Chefs d’États et de gouvernements vont débattre aujourd’hui du cadre financier pluriannuel (CFP) de l’UE pour 2021-2027, la proposition avancée par le Président du Conseil européen ne permet absolument pas de financer une nouvelle ambition pour l’Europe.

Dans sa communication du 14 janvier sur le Green Deal, la Commission Européenne affirmait que pour réussir le Green Deal, il manquait entre 260 et 530 milliards € par an. Hélas, au lieu de chercher à dégager de nouveaux financements, le Président du Conseil nous propose un budget qui, si l’on tient compte de l’inflation, serait clairement en recul par rapport à l’actuel cadre financier pluriannuel.

Le Président du Conseil propose une réduction de 14 % de la politique agricole commune, de 19 % du Fonds social européen – qui comprend notamment l’aide alimentaire – ou encore une baisse drastique des fonds Erasmus… Des propositions totalement inacceptables.

Il est indispensable au contraire de proposer un budget nettement plus ambitieux pour assurer la continuité des politiques existantes et déployer les politiques attendues par les citoyens (Green Deal, l’Europe de la défense, la transition digitale, lutte contre la pauvreté, égalité des genres…).

Comme une majorité de députés, notre délégation refuserait une telle proposition si les Chefs d’États la validaient. Pour débloquer la situation et obtenir un budget plus ambitieux sans demander plus d’argent aux États membres et répondre à la demande de justice fiscale portée par les gilets jaunes et des millions de citoyens, il est urgent d’avancer sur le dossier des ressources propres :  un impôt européen sur les bénéfices, une taxe carbone aux frontières, une taxe sur les transactions financières, une taxe kérosène…

Pierre Larrouturou, Rapporteur général du budget 2021, explique : « Alors que les défis n’ont jamais été aussi nombreux, tant en matière de lutte contre le changement climatique que de justice sociale, le Conseil européen propose de réduire le budget européen. C’est inacceptable. »

Le député européen Nouvelle donne ajoute : « Rien ne serait pire qu’un Green Deal sans nouvelles ressources. Ce ne serait que du Greenwashing. Le discours d’Ursula Von der Leyen a suscité un immense espoir chez tous ceux et celles qui s’intéressent à la lutte contre le dérèglement climatique. Un vrai Green Deal pourrait créer jusqu’à 5 millions d’emplois en Europe et améliorer le pouvoir d’achat du plus grand nombre (baisse des dépenses de chauffage et de transport). Avec tous les députés sociaux-démocrates, notre délégation va se battre pour obtenir un financement à la hauteur de cet enjeu historique ».