Raphaël Glucksmann (S&D). – Madame la Présidente, pendant trop longtemps dans les institutions européennes a dominé cette idée que l’on pouvait faire l’Europe sans les peuples, non pas contre les peuples – laissons cette rhétorique aux nationalistes –, pour les peuples, certes, mais sans eux.

 

Cette logique a atteint ses limites et nous sommes aujourd’hui au bord du gouffre. Alors oui, 100 fois oui, cette conférence pour refonder l’Union européenne est plus que nécessaire, mais il faut que les citoyens soient directement impliqués dans ces travaux, il faut que le débat sorte des institutions pour irriguer l’ensemble de nos sociétés. Comment renforcer notre démocratie européenne, comment construire une armée commune, comment établir une fiscalité commune? Ces questions et tant d’autres doivent être débattues et tranchées en impliquant le maximum de citoyens. Il ne s’agit pas simplement de consulter mais de co-construire.

 

Alors, chers collègues, cette conférence doit marquer un nouveau départ, pas simplement par ses conclusions, mais aussi dans sa méthode. Dans sa méthode même, elle doit ouvrir l’ère d’une citoyenneté européenne active et non plus passive, l’ère d’un véritable débat public transnational. Soit nous démocratisons, soit nous mourrons, alors démocratisons.