Pendant cette session, le Parlement européen approuvera deux budgets rectificatifs ainsi que des mesures de flexibilité qui, malgré le contexte, ne portent pas seulement sur des mesures pour faire face au coronavirus, ce que regrette la Délégation de la gauche sociale et écologique.

« Avec l’ensemble des eurodéputés français du Groupe S&D, nous sommes inquiets de la nature des affectations budgétaires dans le volet « crise migratoire ». En effet, 220 millions seront consacrés à la construction de cinq centres de réception et d’identification des migrants en Grèce. Nous suivrons de très près ces dépenses pour que ces fonds n’aillent pas à l’encontre de nos valeurs » insiste Pierre Larrouturou, eurodéputé Nouvelle donne, membre de la commission des budgets. Pour le reste, nous accueillons favorablement la mobilisation de près de 3 milliards d’euros pour l’activation notamment de l’instrument de soutien d’urgence, qui permettra le stockage et la coordination de la distribution des ressources essentielles pour faire face à la crise du coronavirus.

Pour autant, l’ampleur de la crise sanitaire et de la crise économique nous impose d’être plus ambitieux en matière budgétaire. La nouvelle proposition pour un futur budget européen renforcé, attendu dans les prochaines semaines, devra être à la hauteur de la crise qui ne fait que commencer.

« La nouvelle proposition de Cadre financier pluriannuel de la Commission européenne, attendue pour le 29 avril 2020, devra être un changement de paradigme et constituer la réponse européenne à la crise de coronavirus. Si l’Europe ne veut pas tomber dans une crise plus grave que celle qui a suivi 1929, nous avons besoin d’un vrai Plan Marshall, comme l’ont dit Ursula von der Leyen et Pedro Sanchez. Le premier Plan Marshall représentait jusqu’à 4 % du PIB des pays qui en ont bénéficié. 4 % du PIB pendant plusieurs années. Et, pour 80%, ce Plan Marshall ce n’était pas des prêts. Aucun pays n’a dû rembourser cet argent. »

Aucun des pays européens ne pourra seul financer un Plan de relance massif et de longue durée car aucun pays, tout seul, ne peut dégager de nouvelles ressources à la hauteur des besoins. Et s’ils sont financés par la dette, les plans de relance nationaux seront d’un montant limité et d’une durée limitée.

Pour la Délégation de la gauche sociale et écologique : « Plus que jamais, la solution c’est l’Europe. C’est au niveau européen qu’on peut trouver des ressources nouvelles. On doit se souvenir de ce que fait Roosevelt en arrivant au pouvoir pour financer son New deal. Roosevelt décide de tripler le budget fédéral. Il n’a pas demandé 5 % de plus, ou 10 % de plus. NON. Il triple le budget. Nous devons nous en inspirer aujourd’hui et avancer vers un véritable Plan Marshall européen pour le climat et l’emploi ! ».