Eric Andrieu, au nom du groupe S&D. – Madame la Présidente, 12 300 victimes, c’est le nombre d’animaux d’élevage emportés par les grands prédateurs pour la France. Plus de 1 000 victimes par an et la Commission nous dit et nous répète que les moyens de protection des troupeaux sont suffisants. Tout va bien. À condition que les éleveurs les appliquent correctement, c’est-à-dire qu’ils s’équipent toujours plus. Plus de chiens et plus de clôtures, toujours plus hautes d’ailleurs.

Cette course aux armements, Monsieur le Commissaire, rend ces espaces infréquentables et parfois dangereux. L’élevage en plein air va-t-il devenir incompatible avec le tourisme et les autres activités en montagne? Et si oui, qu’adviendra-t-il alors de toutes les espèces de faune et de flore protégées qui dépendent, elles aussi, d’un pâturage bien conduit?

Monsieur le Commissaire, que répondre à ce cruel paradoxe qui veut que nous demandions à nos éleveurs d’entretenir notre biodiversité tout en les laissant livrés à eux-mêmes face aux attaques de ces grands prédateurs, sans se soucier de l’impact économique et psychologique qu’ils subissent.

Monsieur le Commissaire, cela ne peut plus durer, il faut une fois pour toutes que la Commission entende la douleur de ces éleveurs sur nos territoires ruraux.